Polémiques autour des attributions problématiques
L’œuvre de Caravage soulève les passions dès son apparition. Elle est très rapidement recherchée par les meilleurs connaisseurs et collectionneurs. Néanmoins, l’image du peintre est durablement marquée par une réputation sulfureuse, tenant aussi bien à sa personnalité réputée extraordinairement violente qu’à ses déboires supposés avec ses commanditaires.
Début 2006, une polémique a lieu au sujet de deux tableaux retrouvés en 1999 dans l’église Saint-Antoine de Loches en France. Il s’agit d’une version du Souper à Emmaüs et d’une version de L’Incrédulité de saint Thomas. Leur authenticité, affirmée par l’historien de l’art José Frèches, est contredite par un autre historien spécialiste de Caravage, le Britannique Clovis Whitfield. Pour celui-ci, les tableaux sont de Prospero Orsi. Authenticité contredite aussi par Maria Cristina Terzaghi, professeure à l’université de Rome III, elle aussi spécialiste de Caravage, elle ne sait pas à qui les attribuer, comme pour Pierre Rosenberg, ancien directeur du Louvre, conservateur à l’Inventaire et connaisseur de la peinture italienne du XVIIe siècle. Ces derniers les considèrent comme des copies anciennes du XVIIe siècle.
La municipalité de Loches, tenante de l’hypothèse des tableaux réalisés par l’artiste, souligne que Caravage a souvent exécuté plusieurs versions d’un même tableau, allant jusqu’à en effectuer des quasi-copies comportant seulement quelques détails différents, et qu’ils apparaissent effectivement dans un inventaire autographe de Philippe de Béthune de 1608 indiquant deux tableaux originaux de Caravage. Le blason de Béthune est d’ailleurs peint sur les tableaux. Ils sont classés monument historique depuis 2002 comme des copies.
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